La moitié des demandeurs d’emploi touchés par la réforme

Les craintes étaient donc justifiées. Voilà des mois que la CFDT s’alarme de l’effet désastreux qu’aurait l’application de la réforme d’assurance chômage sur les demandeurs d’emploi. Le 24 septembre, une étude d’impact de l’Unedic estime qu’1,3 million de personnes (soit la moitié des demandeurs d’emploi indemnisés) seront touchés par les nouvelles règles d’indemnisation.

Dans le détail, l’allongement de la période de travail prise en compte pour ouvrir des droits à indemnisation (en vigueur au 1er novembre) devrait toucher 710 000 personnes dès la première année, et notamment les plus jeunes qui ont « des droits plus courts avec des salaires de référence plus faibles », estime l’Unedic. « Soit ils ne pourront pas du tout ouvrir de droits, soit l’ouverture de leurs droits sera retardés », précise Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT.

Au 1er avril 2020, la nouvelle formule de calcul des droits, établie non plus sur les jours travaillés mais sur une base mensuelle, va à son tour faire mécaniquement baisser les droits de 850 000 personnes, avec une baisse de l’allocation journalière de 20% en moyenne. « Pour certains, l’allocation va baisser de moitié. Comment vivront-ils s’ils ne trouvent pas plus de travail ? » s’agace-t-elle.

Au total, l’Unedic table sur 3,4 milliards d’euros d’économies en cumulé d’ici 2021 ! Face à la logique budgétaire du gouvernement, la CFDT a décidé de faire valoir son droit de suite et alerte sur « le risque bien réel d’un basculement de nombre de demandeurs d’emploi au RSA »… ou comment faire mécaniquement baisser les chiffres du chômage pour atteindre l’objectif affiché de 7% d’ici à la fin du quinquennat.

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