Dans le contexte de la réforme des retraites et des débats polémiques sur le déficit des régimes, une information passe inaperçue : le régime complémentaire AGIRC ARRCO a dégagé un excédent en 2022 de 5,1 milliards d’euros, après 2,6 milliards en 2021.
Cette situation permet à Brigitte Pisa, Présidente CFDT de l’Agirc-Arrco de souligner “un régime de retraite par répartition robuste et équilibré dans la durée et sans aucune dette”.
En effet, les réserves de l’AGIRC ARRCO s’élèvent à 68 milliards d’euros.
Ces réserves, constituées pour pallier les aléas démographiques et économiques, représentent au moins six mois de versement pensions, règle d’or que l’AGIRC ARRCO s’est fixée. Didier Weckner, vice-président Agirc-Arrco du Medef, souligne “un pilotage du régime à l’équilibre” permettant d’honorer l’engagement de payer les retraites, de les revaloriser pour les générations actuelles et futures.
Ces bons résultats ont ainsi permis à l’Agirc-Arrco de revaloriser les retraites complémentaires de 5,12% à partir du 1er novembre 2022. Ce coup de pouce aux pensions coûtera 5 milliards d’euros en année pleine.
La bonne santé financière du régime de retraites complémentaires est liée en partie à l’accroissement de ses ressources (+ 6,3 %) du fait des créations d’emplois et des augmentations de salaires.
Mais n’en déplaise aux pourfendeurs des régimes paritaires et aux tenants de la capitalisation, cette santé financière valide aussi le bien fondé du modèle de régime par répartition où les cotisations des actifs payent les pensions des retraités. Elle valide aussi le sérieux de la gestion des partenaires sociaux, sans aucune intervention de l’état et sans aucun financement par l’impôt.
Notons cependant que ce que le gouvernement considère comme un pactole attise les convoitises : ces dernières années pour équilibrer le régime général, l’Etat a tenté de mettre la main sur ces réserves, notamment à travers le transfert du recouvrement des cotisations aux URSSAF, même s’il a finalement renoncé.
En revanche, l’effet de l’actuelle réforme des retraites n’est pas encore connu. « Tant que la loi n’est pas promulguée, ses effets sont inquantifiables », a estimé Brigitte Pisa, la présidente de l’AGIRC ARRCO.
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