Rémunérations minimales dans la branche : les organisations syndicales écrivent au Conseil d’administration AGIRC ARRCO.

Le blocage depuis 2018 des négociations salariales au niveau de notre branche professionnelle a pour effet non seulement la non-revalorisation des salaires minimums, mais également la non-application de la garantie conventionnelle. L’ensemble des organisations syndicales a décidé de saisir le conseil d’administration de l’AGIRC ARRCO.

Rappelons que ce sont les salaires minimums, appelés RMMG (Rémunération Minimales Mensuelles Garanties) qui sont négociés annuellement au niveau de la branche professionnelle et non les salaires réels des salariés.

Ces RMMG ne concernent que peu de salariés AG2R, puisque 95% des employés, 93% des AM et 96% des cadres avaient, en 2018 (date de la dernière revalorisation des RMMG), un salaire supérieur au minimum conventionnel.

Mais une disposition de la convention collective impose aux employeurs d’attribuer à chaque salarié, au minimum 85% de l’augmentation de la RMMG lorsque le salaire est supérieur à cette dernière.

Cette disposition est, en quelque sorte, un filet de sécurité pour garantir un minimum d’augmentation collective annuelle lorsque les négociations dans l’entreprise ont échoué ou ont abouti à un résultat trop maigre.

Donc, le fait de bloquer l’augmentation des RMMG depuis 2018 a non seulement pour effet de ne pas revaloriser les salaires minimums de la profession, mais également de supprimer le filet de sécurité pour les GPS où les NAO n’ont pas abouti.

Cette situation a pour conséquence directe de placer 7 RMMG en dessous du montant du SMIC.

Il faut ajouter que la prime d’ancienneté est calculée à raison de 1% de la RMMG 1A par année d’ancienneté. Depuis 2018, nous avons donc une prime qui n’est pas revalorisée non plus.

Pourquoi ce blocage de la part des employeurs de la profession ?

La première motivation des employeurs est la suppression de la clause des 85%. En effet, ils jugent que ce n’est pas à la branche de négocier les salariés des salariés mais aux entreprises elles-mêmes. Ils conditionnent la revalorisation des RMMG à la disparition de cette clause.

C’est attaquer le rôle de « filet de sécurité » de la convention collective.

Dans la même logique, les employeurs refusent de caler les négociations de branche sur l’indice INSEE de l’inflation. Ils jugent que le maintien du pouvoir d’achat doit être assuré par les augmentations individuelles dans les entreprises.

C’est un comble dans une branche professionnelle qui a vu naitre le paritarisme, et qui vit grâce aux accords collectifs en retraite complémentaire et en santé et prévoyance, de voir fleurir chez les employeurs un comportement Thatchériste et une attitude ouvertement opposée au dialogue social.

Cette situation inacceptable dans des groupes de protection sociale a conduit l’ensemble des organisations syndicales à saisir le conseil d’administration AGIRC ARRCO.

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